Surradinmalinblog.com, vous trouverez des astuces insolites, des idĂ©es pour dĂ©penser moins, des bons plans pour manger pas cher, voyager pas cher, Ă©conomiser de l’argent au supermarchĂ©, sur votre Kate Abilly Echo Editions TĂ©moignage, biographie Livre numĂ©rique Aide EAN13 9782490775873 Fichier EPUB, libre d'utilisation Fichier Mobipocket, libre d'utilisation Lecture en ligne, lecture en ligne Autre version disponible Papier - Echo Editions PrĂ©sentation Les temps sont durs, de nos jours, quelques centimes d’économisĂ©s astuces pour amĂ©liorer votre quotidien dans tous les domainesalimentation, ameublement, ... ou Comment vivre avec un petit budget pourfaire de grandes Ă©conomies ?Je me sers de mon argent pour faire des Ă©conomies et je me sers de mesĂ©conomies pour dĂ©penser de l’argent. Qui n’économise pas en temps voulu manquedu nĂ©cessaire au besoin. Commentaires
Je ne suis pas radin, je suis Ă©conome", aime Ă  rĂ©pĂ©ter l’intĂ©ressĂ©. Lu 36.400 fois - par Romain Lantheaume le 18/10/2018 Ă  13h52 ^ MASQUER LES REACTIONS ^
Je ne suis pas radine... mais Ă©conome - E-book - Multi-format Les temps sont durs, de nos jours, quelques centimes d'Ă©conomisĂ©s sont importants. Quelques astuces pour amĂ©liorer votre quotidien dans tous les... Lire la suite 4,99 € E-book - Multi-format Poche ExpĂ©diĂ© sous 2 Ă  4 semaines 11,50 € Ebook TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 4,99 € Vous pouvez lire cet ebook sur les supports de lecture suivants TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat DĂšs validation de votre commande Offrir maintenant Ou planifier dans votre panier Les temps sont durs, de nos jours, quelques centimes d'Ă©conomisĂ©s sont importants. Quelques astuces pour amĂ©liorer votre quotidien dans tous les domaines alimentation, ameublement, ... ou Comment vivre avec un petit budget pour faire de grandes Ă©conomies ? Je me sers de mon argent pour faire des Ă©conomies et je me sers de mes Ă©conomies pour dĂ©penser de l'argent. Qui n'Ă©conomise pas en temps voulu manque du nĂ©cessaire au besoin. Date de parution 14/10/2019 Editeur Collection ISBN 978-2-490775-87-3 EAN 9782490775873 Format Multi-format Nb. de pages 76 pages CaractĂ©ristiques du format Multi-format Pages 76 CaractĂ©ristiques du format Mobipocket Protection num. pas de protection CaractĂ©ristiques du format ePub Protection num. pas de protection CaractĂ©ristiques du format Streaming Protection num. pas de protection Lagrande diffĂ©rence se joue en effet sur la nĂ©cessitĂ© : ĂȘtre Ă©conome, c'est ne pas vouloir dĂ©penser inutilement, ĂȘtre radin, c'est vouloir accumuler de l'argent et ne pas vouloir le dĂ©penser mĂȘme lorsque c'est utile, voire nĂ©cessaire. "Mais il y aura toujours une

Aimez-vous toute la richesse de la langue française ? Ce quiz vous propose de jouer avec les mots en trouvant quels mots sont des synonymes. Pour rappel, des mots sont synonymes lorsqu'ils expriment la mĂȘme chose,... Lire la suiteCollection SynonymesQuiz recommandĂ©sInformationsAimez-vous toute la richesse de la langue française ? Ce quiz vous propose de jouer avec les mots en trouvant quels mots sont des synonymes. Pour rappel, des mots sont synonymes lorsqu'ils expriment la mĂȘme chose, une mĂȘme idĂ©e ou bien alors quelques chose de trĂšs proche. Ce quiz vous permet de vĂ©rifier vos connaissances de la langue de MoliĂšre et peut-ĂȘtre mĂȘme apprendre quelques nouveaux mots pour enrichir votre chaque question, nous vous proposons un mot et 4 propositions de synonymes, Ă  vous de trouver la bonne rĂ©ponse. Nous proposons des explications dĂ©taillĂ©es sur les diffĂ©rents synonymes. Bon quiz. Pour publier un commentaire, merci de vous connecter ou de crĂ©er un compte en quelques secondes.

Ledesign Je ne suis pas radin je suis juste Ă©conome sur mug en blanc est sur Spreadshirt Personnalisable Échange simple DĂ©couvrez nos mugs! Passer au contenu – 10 % sur tout. Se termine le: 00: 00: 00. Valider le code. Code promo activĂ©. Nous sommes lĂ  pour vous :
PropulsĂ© par WordPress Identifiant ou adresse e-mail Mot de passe Se souvenir de moi Mot de passe oubliĂ© ? ← Aller sur le Petit Actionnaire Politique de confidentialitĂ©
Jecherche toujours Ă  depensdr le moins possible, je suis dans les banques gratuites en ligne je compare toujours les derniĂšres offres mobile box etc etc pour le moins cher avec le plus de go
1 Devenez radins », RĂ©ussir sa rentrĂ©e radin » Price Minister, Gagnez Ă  acheter radin » 1000 mercis et Price Minister ou Plus malin, plus radin » PlanĂšte Saturn, ces slogans publicitaires laissent Ă  penser qu’ĂȘtre radin n’est pas toujours un vice aujourd’hui mais qu’il s’agit plutĂŽt d’une nouvelle façon de consommer. La recherche du plus bas prix concerne de nombreux secteurs d’activitĂ©s telles que les activitĂ©s expĂ©rientielles restaurant, sport et bien-ĂȘtre sur le site et mĂȘme le secteur du luxe avec la pratique montante des ventes privĂ©es Alors que la radinerie a souvent Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e comme un vice, elle prend aujourd’hui de nouvelles formes. Simmel, un philosophe allemand de dĂ©but du 20Ăšme siĂšcle prĂ©cise dans un ouvrage dĂ©diĂ© Ă  la philosophie de l’argent Simmel, 1900 que les comportements d’économie doivent ĂȘtre apprĂ©hendĂ©s en fonction du contexte Ă©conomique et monĂ©taire [4]. La pĂ©riode 2007-2011 est marquĂ©e par une crise Ă©conomique importante qui dĂ©marre sur fonds de surendettement des mĂ©nages amĂ©ricains, de spĂ©culation sur les prix des matiĂšres premiĂšres notamment le pĂ©trole et les matiĂšres agricoles et de divers scandales mettant en Ă©vidence la cupiditĂ© du systĂšme financier et de ses acteurs JĂ©rome Kerviel ou Bernard Madoff sont les symboles d’un systĂšme pourri » par l’argent. A ce titre, on peut citer la sortie en 2010 de l’ouvrage du Prix Nobel Joseph Stiglitz Le triomphe de la cupiditĂ©. Dans un contexte de sentiment de perte de pouvoir d’achat, la crise Ă©conomique a renforcĂ© encore le sentiment d’insĂ©curitĂ© face Ă  l’avenir et ceci a conduit les mĂ©nages Ă  vouloir Ă©pargner au dĂ©triment de leur consommation [5]. Les annĂ©es 2000 auront aussi Ă©tĂ© les annĂ©es de la prise de conscience que les ressources de la planĂšte ne sont pas illimitĂ©es, notamment depuis l’entrĂ©e en vigueur du protocole de Kyoto en 2005. Tout le monde sait maintenant que les ressources naturelles doivent ĂȘtre utilisĂ©es avec Ă©conomie l’eau, l’énergie par exemple. Le recyclage des dĂ©chets est une pratique qui se gĂ©nĂ©ralise et qui conduit mĂȘme Ă  une remise en question de la sociĂ©tĂ© de consommation et du gĂąchis qui l’accompagne Cherrier, 2009. La crise Ă©cologique rend socialement dĂ©sirable un mode de vie plus frugal, que celui-ci concerne les dĂ©penses d’argent ou l’usage que nous faisons de la quantitĂ© gargantuesque de biens qui nous entourent. Enfin, une troisiĂšme caractĂ©ristique de notre Ăšre est d’ordre technologique avec Internet et son dĂ©veloppement. Internet permet une circulation gratuite, immĂ©diate et dĂ©multipliĂ©e de l’information. Des sites Internet permettent de comparer les prix des produits en temps rĂ©el et des communautĂ©s de consommateurs se sont créées pour s’échanger des bons plans » par exemple ou acheter groupĂ©s dans le but d’obtenir des rĂ©ductions La rĂ©volution Internet fait qu’il est dĂ©sormais facile de trouver des solutions pour payer moins cher des produits ou des services de qualitĂ©. 2Le contexte que nous venons rapidement de dĂ©crire exacerbe les comportements de rĂ©tention d’argent et de rĂ©duction des dĂ©penses. Nous montrerons dans cet article qu’il existe plusieurs types de radins les Ă©conomes, les avares et les consommateurs malins qui se distinguent selon la motivation sous-jacente aux comportements de restriction. Des entretiens individuels avec des personnes radines et des proches de radins, ainsi qu’une analyse de forums dĂ©diĂ©s Ă  la radinerie sur Internet, nous permettront de dĂ©crire les principales caractĂ©ristiques des diffĂ©rents types de consommateurs radins et leurs rĂ©actions face aux principaux leviers du marketing. Nous terminerons en proposant des recommandations managĂ©riales pour tenir compte de chacun de ces profils de – La radinerie dans la littĂ©rature existante3L’avarice est un pĂȘchĂ© capital auquel de nombreux philosophes et Ă©crivains se sont intĂ©ressĂ©s. DĂ©jĂ , dans l’AntiquitĂ©, l’avarice faisait l’objet de sĂ©vĂšres critiques. Ainsi, Aristote considĂšre que la richesse qui a pour finalitĂ© l’échange est louable car elle permet la circulation et le partage de l’argent, alors que l’accumulation de richesse comme finalitĂ© en soi se fait nĂ©cessairement aux dĂ©pens des autres et doit donc ĂȘtre proscrite. La plupart des religions recommandent un dĂ©nuement terrestre au profit d’une vie spirituelle plus intense. Dans le Nouveau Testament, par exemple, JĂ©sus dit Ă  ses disciples qu’il est plus facile pour un chameau de passer par le chat d’une aiguille que pour un homme riche d’entrer au Paradis. Les moralistes du 17Ăšme siĂšcle Boileau, La Fontaine [6], La BruyĂšre, MoliĂšre y consacrent de quelques pages jusqu’à une Ɠuvre complĂšte dans le cas de MoliĂšre et de son cĂ©lĂšbre L’Avare. En 1900, Simmel Ă©crira un ouvrage de rĂ©fĂ©rence intitulĂ© Philosophie de l’Argent et dans lequel il distingue plusieurs types d’individus selon leur rapport Ă  l’argent. Pour Simmel, l’avare et le cupide [7] voient dans l’argent une fin ultime qui les conduit Ă  ne pas jouir de ce que l’argent peut procurer [8]. PrĂ©cisons ici un point qui nous intĂ©ressera par la suite Simmel compare l’avarice au collectionnisme, c’est-Ă -dire au fait d’accumuler tels les hamsters des objets de toutes sortes, sans en tirer une quelconque jouissance » Entre autres types que nous ne dĂ©velopperons pas ici, Simmel ajoute un profil, celui de la pauvretĂ©. Lorsque la finalitĂ© d’un individu est le salut de l’ñme, l’indiffĂ©rence Ă  l’égard des jouissances terrestres s’impose comme une nĂ©cessitĂ© et doit le conduire Ă  vivre dans la pauvretĂ©. ParallĂšlement au travail de Simmel, Freud mĂšne une rĂ©flexion psychanalytique sur l’argent et sur son caractĂšre anal. AprĂšs le stade oral au cours duquel l’enfant tire sa jouissance du lait de sa mĂšre, l’enfant passe par le stade anal qui se caractĂ©rise par le plaisir qu’il a Ă  retenir ou non ses fĂšces. Pour Freud, l’argent est le prolongement de ce plaisir liĂ© Ă  la rĂ©tention ou Ă  la dĂ©fĂ©cation et l’avarice est caractĂ©ristique des personnalitĂ©s anales que Freud dĂ©crit comme Ă©tant ordonnĂ©es, Ă©conomes et obstinĂ©es. 4De façon assez surprenante, les littĂ©ratures en psychologie sociale et en marketing sont restĂ©es relativement silencieuses sur le sujet. Des travaux ont portĂ© sur l’accumulation d’objets, au travers du collectionnisme Belk, 1995 ; Ezan, 2005 ou de la simple possession d’objets Mc Kinnon 1985 ; Guillard, 2011. D’autres recherches se sont intĂ©ressĂ©es Ă  l’attitude Ă  l’égard de l’argent Urbain, 2000 ; Lea et Webley, 2006 ; Yamauchi et Templer, 1982 ou Ă  l’égard du prix Völckner, 2008 ; Lichtenstein et al. 1993. MalgrĂ© cela, peu d’articles sur l’accumulation d’argent ont Ă©tĂ© publiĂ©s, Ă  l’exception des travaux de Lastovicka et al. 1999 et de Rick et al. 2007. Pour rĂ©sumer cette maigre littĂ©rature, on peut distinguer les Ă©conomes et les avares. Les Ă©conomes [9] sont dĂ©finis comme des consommateurs dont le style de vie est caractĂ©risĂ© par des restrictions volontaires, tant au niveau de l’acquisition de biens et de services Ă©conomiques qu’au niveau d’une utilisation prĂ©cautionneuse des biens acquis par exemple Ă©viter d’user trop un objet pour le faire durer le plus longtemps possible. Les Ă©conomes Ă©vitent le gaspillage, et ceci dans le but d’atteindre des objectifs de plus long terme rĂ©aliser un investissement par exemple Lastovicka et al., 1999. Etre Ă©conome, c’est donc le fait de mieux utiliser ses ressources Ă  court terme pour ĂȘtre en mesure de rĂ©aliser un objectif d’acquisition Ă  plus long terme. L’orientation de long terme et la capacitĂ© Ă  planifier ses dĂ©penses seraient donc Ă  l’origine d’un style de vie Ă©conome Lynch et al., 2010. Alors que les Ă©conomes dĂ©pensent peu car ils aiment Ă©pargner, les avares [10] dĂ©pensent peu car ils expĂ©rimentent, au moment de l’achat, des Ă©motions nĂ©gatives qui entraĂźnent Ă  une vĂ©ritable souffrance psychologique Rick et al. 2007. Les avares Ă©vitent donc les situations de dĂ©pense car celles-ci s’accompagnent d’affects nĂ©gatifs qui les privent du plaisir d’acheter et d’acquĂ©rir de nouvelles choses. 5Si l’on rĂ©sume, on identifie dans les littĂ©ratures philosophique et acadĂ©mique 3 profils d’individus rĂ©ticents Ă  l’idĂ©e de dĂ©penser les avares qui ressentent une telle Ă©motion nĂ©gative lors de l’achat qu’ils n’achĂštent pas, les Ă©conomes qui dĂ©pensent peu dans le but de rĂ©aliser un achat futur et les cupides [11] qui ont une telle soif de richesses qu’ils savourent l’accumulation d’argent. A cĂŽtĂ© de ces trois profils, des slogans ou des articles de presse [12] Ă©voquent une autre forme de radinerie qui est la recherche systĂ©matique de bons plans. Ce dernier type de radin, le consommateur malin, a Ă©tĂ© documentĂ© par Schindler 1989, 1998 qui montre qu’il s’agit d’une catĂ©gorie d’individus Ă  la recherche de bons plans en tous genres prix faibles, offres de remboursement Odou et al., 2009, promotions, soldes, prĂȘts, essais gratuits
, qui tirent une certaine fiertĂ© Ă  dĂ©goter » les meilleurs prix possibles et qui n’hĂ©sitent pas Ă  partager ces bons plans avec leur entourage et mĂȘme parfois une communautĂ© plus large regroupĂ©e sur Internet. 6L’objectif de cet article est de clarifier ces diffĂ©rents profils et de valider leur existence, pour identifier des diffĂ©rences en termes de comportements et de rĂ©actions face aux variables du marketing. Nous montrerons Ă©galement qu’au moins deux de ces types de radins sont en phase avec les Ă©volutions de la sociĂ©tĂ© que nous avons rĂ©sumĂ©es en introduction, et donc susceptibles de se gĂ©nĂ©raliser Ă  une proportion plus large de la population. Pour rĂ©pondre Ă  notre objectif, nous avons dĂ©cidĂ© de mener une Ă©tude qualitative exploratoire auprĂšs d’individus identifiĂ©s par leurs proches comme Ă©tant radins, ou qui se dĂ©clarent eux-mĂȘmes – MĂ©thodologie de la recherche7Compte tenu de la nature exploratoire et dĂ©licate du sujet Ă  aborder, il nous a semblĂ© que le recours Ă  une mĂ©thodologie qualitative s’imposait. Celle-ci s’est appuyĂ©e sur des entretiens individuels qualitatifs et sur une analyse netnographique de forums de discussion sur le sujet de l’ – Collecte des donnĂ©es qualitatives8Nous avons interrogĂ© en face Ă  face 13 individus, dont 11 considĂ©rĂ©s comme radins par quelqu’un de leur entourage et 2 personnes conjointes de radins. L’échantillon Ă©tait composĂ© de 9 femmes et 4 hommes, ĂągĂ©s de 25 Ă  55 ans. Les personnes interrogĂ©es ont Ă©tĂ© recrutĂ©es sur la base du bouche Ă  oreille nous avons demandĂ© Ă  nos proches s’ils ne connaissaient pas dans leur rĂ©seau de connaissances des personnes qui se distinguaient par leur radinerie. C’est ainsi que 2 d’entre eux nous ont avouĂ© que leur propre conjoint Ă©tait radin et ont acceptĂ© d’ĂȘtre interrogĂ©s. Compte-tenu du caractĂšre dĂ©licat du thĂšme Ă  aborder et de la difficultĂ© Ă  recruter des rĂ©pondants, il nous a semblĂ© intĂ©ressant de comprendre les diffĂ©rents profils de radins via l’expĂ©rience qu’en ont leurs conjoints. Ces derniers ont en effet une bonne connaissance des comportements des radins puisqu’ils les subissent au quotidien. En dĂ©pit de cette richesse, l’emprunt de ces verbatim est une limite que nous discuterons en conclusion. Pour les autres personnes interrogĂ©es dites radines, nous leur avons prĂ©sentĂ© notre recherche comme Ă©tant une recherche autour de la relation Ă  l’argent et Ă  la dĂ©pense, mais nous n’avons pas d’emblĂ©e Ă©voquĂ© le terme de radin. A noter que ce terme est apparu assez rapidement et spontanĂ©ment dans les entretiens, les personnes interrogĂ©es se reconnaissant ou mĂȘme se revendiquant parfois elles-mĂȘmes radines, ou conscientes du fait qu’elles puissent apparaĂźtre radines aux yeux des autres. 9Le guide d’entretien abordait les thĂ©matiques suivantes Amorce du sujet ReprĂ©sentation d’une personne riche/pauvre, qu’est-ce qu’ĂȘtre riche / pauvre / avoir de l’argent / manquer d’ vis-Ă -vis de l’argent A quoi sert l’argent ? Est-ce important de le possĂ©der ? valorisation de l’épargne ? Quelle gestion de son budget ? RĂ©partition dĂ©penses contraintes / plaisir ? Planification des dĂ©penses ? L’argent fait-il le bonheur ?Attitude vis-Ă -vis du gain d’argent Faut-il chercher Ă  gagner plus ? Quelles stratĂ©gies employĂ©es pour s’enrichir ? Comment est utilisĂ© l’argent gagnĂ© ? Gagner plus pour dĂ©penser plus ?Attitude vis-Ă -vis de la dĂ©pense d’argent CritĂšres pour dire de quelqu’un qu’il dĂ©pense beaucoup ? Ressenti lors des achats utilitaires, hĂ©doniques ? Mauvaise conscience, culpabilitĂ© liĂ©e Ă  la dĂ©pense ? Plaisir d’achat ?Comportements Ă  l’égard des soldes et autres bonnes rapport aux autres Les cadeaux ? Le restaurant ? Identification du phĂ©nomĂšne de passager clandestin ».Comportements de consommation et Ă©conomies Gaspillage de nourriture ? Utilisation de l’essence, de l’électricitĂ© ? Recyclage ? DurĂ©e de vie des produits et vitesse de remplacement ? Comportements d’auto-consommation ?Comportements Ă  l’égard des marques, des prix, des promotions, de la publicitĂ©, radinerie Description d’un radin et de ses comportements ? Jugement sur la radinerie ? DiffĂ©rence Ă©conome, radin, avare ? Etre radin vs ĂȘtre raisonnable vs ĂȘtre entretiens ont durĂ© en moyenne 1 heure et compte tenu de la difficultĂ© Ă  accĂ©der Ă  la population des radins, ils ont Ă©tĂ© complĂ©tĂ©s par une collecte de messages postĂ©s sur des forums Internet consacrĂ©s au thĂšme de la radinerie. La netnographie constitue une mĂ©thode de collecte d’informations pertinentes lorsque l’anonymat facilite l’expression Bernard, 2004. Nous avons pensĂ© que la thĂ©matique du rapport Ă  l’argent justifiait ce choix mĂ©thodologique. Plusieurs pages de verbatim issus de forums ; ; ont ainsi Ă©tĂ© collectĂ©es et incluses dans l’analyse. Pour ce faire, nous avons effectuĂ© sur Google une recherche avec les mots clefs radin », avare », pingre », radinerie », avarice », discussion radin », discussion avare », discussion pingre », forum radin », forum avare » et forum pingre ». Nous avons ensuite sĂ©lectionnĂ© l’ensemble des discussions identifiĂ©es soit un corpus de 17 pages par Google, et ceci jusqu’à la 20Ăšme page de rĂ©sultats proposĂ©s par le moteur de – Analyse des donnĂ©es qualitatives10La mĂ©thode d’analyse choisie est une mĂ©thode traditionnelle d’analyse de contenu. Nous avons procĂ©dĂ© Ă  un premier niveau d’analyse sur la base de l’ensemble du corpus recueilli en identifiant des thĂšmes de premier niveau. L’analyse des co-occurrences des thĂšmes a ensuite permis de distinguer 3 types de radins sur la base de la similaritĂ© de leurs rĂ©ponses. Les 13 radins Ă©tudiĂ©s dont 2 de maniĂšre indirecte au travers du prisme de leur conjoint se sont rĂ©partis de la façon suivante 4 Ă©conomes, 5 avares et 4 consommateurs malins. Une description des profils obtenus est proposĂ©e dans la section 1CaractĂ©ristiques des rĂ©pondantsCaractĂ©ristiques des rĂ©pondants3 – Les radins proposition d’une classification11En point de dĂ©part, nous proposons une dĂ©finition trĂšs simple de la radinerie comme une tendance Ă  dĂ©penser le moins d’argent possible malgrĂ© l’absence de difficultĂ©s financiĂšres. Cette dĂ©finition exclut donc les personnes qui dĂ©pensent peu car elles n’ont pas suffisamment de ressources. La classification que nous proposons confirme les distinctions identifiĂ©es dans la littĂ©rature, Ă  savoir l’existence de 3 types de radins les Ă©conomes, les avares et les consommateurs – L’économe12Les Ă©conomes sont des personnes qui utilisent leurs ressources avec parcimonie dans le but d’économiser de l’argent pour rĂ©aliser un projet futur Lastovicka et al., 1999. Contrairement Ă  la majoritĂ©, ces individus valorisent moins les gratifications immĂ©diates que les gratifications futures je ne sais pas comment expliquer
 je pĂšse toujours le pour et le contre et j’en arrive toujours Ă  la conclusion que ce truc que je vais acheter, et bien finalement, je peux trĂšs bien m’en passer
 mais que la maison que je voudrais m’offrir le jour oĂč j’aurai des enfants, et bien elle, elle sera vraiment utile ». Leur sens de l’économie les conduit Ă  acheter peu et Ă  rĂ©sister Ă  la plupart de leurs tentations. Il les conduit Ă©galement Ă  utiliser avec parcimonie et soin les objets, pĂ©rissables ou non, qu’ils possĂšdent dĂ©jĂ  et ceci dans le but de ne pas avoir Ă  les remplacer sa radinerie [parlant du mari] ne s’exprime pas seulement dans le fait qu’il dĂ©pense peu. C’est aussi au quotidien. Il fait super gaffe Ă  ne pas user, ne pas abĂźmer, ne pas trop utiliser, ne pas gaspiller
 c’est usant. Par exemple, on a un super beau canapĂ© qui nous a coĂ»tĂ© 3000 euros. Et bien il est recouvert en permanence d’un affreux bout de tissu pour ne pas l’abĂźmer, ce qui fait qu’au final, on n’en profite pas et on a mĂȘme une sorte de truc moche et sans forme au milieu du salon ». Leur style de vie est socialement acceptĂ© dans un contexte d’incertitude Ă©conomique qui conduit naturellement Ă  des comportements d’épargne Ă©conomiser dans le but de consommer un jour, n’est pas de la radinerie, c’est juste bien se prĂ©parer Ă  l’avenir ». Dans notre Ă©poque oĂč la lutte contre le gaspillage est une prioritĂ©, leur style de vie devient mĂȘme socialement valorisĂ©. On voit fleurir sur le web des sites et des blogs en phase avec ces comportements d’économie, comme par exemple le blog des Ă©cono-Ă©colo » Ce style de vie implique les comportements suivants L’évitement du gaspillage qui concerne principalement les biens pĂ©rissables la nourriture, la lessive ou l’eau par exemple ou encore les Ă©nergies l’électricitĂ©, le gaz ou l’essence.Le soin apportĂ© aux biens durables dĂ©jĂ  possĂ©dĂ©s pour ne pas avoir Ă  les remplacer la voiture, les meubles, les vĂȘtements
.Le recyclage pour donner une seconde vie Ă  des objets habituellement considĂ©rĂ©s comme hors d’ et sa consĂ©quence qui est une faible consommation de services par exemple la rĂ©fection de logement, le coiffeur, le jardinage et le mĂ©nage
.On voit dans ces comportements qu’ils sont aujourd’hui souhaitables pour la sociĂ©tĂ© d’un point de vue Ă©cologique. Le style de vie des Ă©conomes ressemble Ă  celui des individus se revendiquant de la simplicitĂ© volontaire Cherrier, 2009, mais il s’en distingue par la motivation. La motivation des dĂ©croissants et adeptes de la simplicitĂ© volontaire est de protĂ©ger la planĂšte, alors que la motivation des Ă©conomes est de dĂ©penser le moins possible. NĂ©anmoins, ces derniers n’hĂ©sitent pas Ă  utiliser l’argument Ă©cologique pour justifier des comportements de radinerie Je ne me considĂšre pas comme radin. Je me pose juste la question du besoin rĂ©el ou non d’acheter quelque chose, et en faisant ça, je me rends compte souvent que les gens achĂštent des choses bien superflues. J’achĂšte peu de vĂȘtements, je remplace mes chaussures quand elles sont usĂ©es, je ne change pas ma dĂ©co tous les 4 matins, je n’achĂšterai pas de tĂ©lĂ©vision Ă©cran plat tant que mon ancienne n’aura pas rendu l’ñme
 Tant que les choses fonctionnent encore, je ne vois pas l’utilitĂ© de les remplacer. Ça n’est pas ĂȘtre radin, en quelque sorte, c’est ĂȘtre dĂ©veloppement durable ». Outre des effets bĂ©nĂ©fiques pour l’environnement, les comportements des Ă©conomes sont aussi porteurs d’effets indĂ©sirables, notamment pour les biens durables qui souffrent d’un moindre renouvellement auprĂšs de cette population et pour l’industrie des – L’avare13Les avares sont des individus qui dĂ©pensent trĂšs peu dans le simple but d’avoir le plaisir de voir l’argent s’accumuler sur leurs comptes. L’avare est un collectionneur, c’est-Ă -dire quelqu’un qui accumule des objets en l’occurrence de l’argent dont la valeur instrumentale est considĂ©rĂ©e comme secondaire et qu’il n’envisage pas d’utiliser prochainement Belk et Wallendorf, 1990 moi je suis trĂšs riche et radine. Mais si je suis riche, c’est justement parce que je sais Ă©conomiser et dĂ©penser le moins possible ». Pour l’avare, la dĂ©pense est codĂ©e en perte d’argent, ce qui explique qu’elle s’accompagne d’émotions nĂ©gatives et qu’elle est donc Ă©vitĂ©e Rick et al. 2008 de toutes les façons, je n’ai aucun plaisir Ă  acheter puisque dĂšs que j’achĂšte le moindre truc, je culpabilise pendant des jours, je me sens mal, j’ai un poids sur la conscience. Alors du coup, j’arrĂȘte d’acheter. Moi, ce qui me satisfait, c’est de ne rien acheter, alors c’est comme ça, j’achĂšte pas ». Le caractĂšre anormal de l’avarice est liĂ© au fait que l’avare n’est pas motivĂ© par un investissement futur au contraire de l’économe, et que le goĂ»t de l’avare pour l’argent ne relĂšve d’aucune logique puisqu’il n’en fera rien. L’avare est une personne qui se prive de tout pour ne manquer de rien, et ceci comme une tentative de rĂ©ponse Ă  un sentiment d’insĂ©curitĂ© sous-jacent ĂȘtre radin, Ă  quoi ça sert ? A beaucoup de choses. Par exemple, je tombe de mon lit en pleine nuit, je me casse trois dents de devant oui, mon exemple est trĂšs bĂȘte mais c’est pour illustrer, se refaire faire les dents, ce n’est pas gratuit, loin de lĂ . Et bien je prĂ©fĂšre me casser trois dents et avoir de quoi me les faire refaire dans les deux heures plutĂŽt que de me pavaner en 4/4, payer un max d’assurance, juste pour que les gens pensent de moi que je suis pleine aux as ». DĂšs lors, on peut formuler, pour l’avare, les propositions suivantes L’avarice relĂšve de l’obsession et de l’addiction l’argent devient une drogue dont la gratification immĂ©diate est telle que son obtention devient un but prioritaire, qui se fait au dĂ©triment d’autres objectifs de l’existence Lea et Webley, 2006 cette avarice est devenue, je crois, un jeu, un peu comme le Monopoly oĂč chaque billet en main est signe de victoire » ; il y a une jouissance dans la radinerie aussi maladive qu’un anorexique qui continue Ă  maigrir ».L’avare transforme l’argent profane en objet sacrĂ© Belk et Wallendorf, 1990 en transcendant sa fonction utilitaire. Les contenants de l’argent deviennent eux aussi des objets sacrĂ©s portefeuille, comptes en banque, relevĂ©s de comptes, cartes bancaires, etc. Le rapport que mon mari entretient avec ses relevĂ©s de compte est trĂšs spĂ©cial et trĂšs dĂ©rangeant. Quand il rentre Ă  la maison et qu’il dĂ©couvre un courrier de sa banque, son relevĂ© de compte en gĂ©nĂ©ral, un silence de plomb s’installe dans l’appartement. Plus rien n’a d’importance, ni les enfants, ni moi, ni la conversation qu’on Ă©tait en train d’avoir. Je ne sais pas comment expliquer, un malaise Ă©norme s’installe pendant qu’il lit dans les dĂ©tails le relevĂ© de ses dĂ©penses. Et ensuite, ce relevĂ©, il le classe de maniĂšre trĂšs rigoureuse dans un classeur. Il possĂšde des dizaines de classeurs car il est impensable de jeter les relevĂ©s, mĂȘme quand lĂ©galement on a le droit de le faire ». 14L’accumulation d’argent chez l’avare rĂ©pond Ă  un besoin de sĂ©curitĂ© on peut ĂȘtre en CDI et on ne sait jamais ce que la vie nous rĂ©serve donc on ne prend pas de risque. Je prĂ©fĂšre manger une tranche de jambon que de manger au restau et me retrouver sans le sou dans 10 ans » et entretient des liens complexes avec la mort il y aura toujours des gens pour vivre comme s’ils Ă©taient immortels et continuer Ă  accumuler de l’argent mĂȘme Ă  la fin de leur vie, alors que ça ne rime plus Ă  rien ». L’avarice est un trait qui se dĂ©veloppe avec l’ñge et on trouve plus d’avares chez les personnes ĂągĂ©es Simmel, 1900, ce qui est un paradoxe car ces personnes n’ont en gĂ©nĂ©ral plus d’investissements lourds Ă  prĂ©voir hormis d’éventuelles difficultĂ©s de santĂ© et ont une durĂ©e de vie limitĂ©e. Contrairement au temps qui passe et sur lequel l’avare n’a pas de contrĂŽle, l’argent est une manifestation de puissance le possĂ©der offre d’infinies possibilitĂ©s de jouissance et ne pas le dĂ©penser laisse le plaisir de ces possibilitĂ©s intact Simmel, 1900. L’avarice apparaĂźt donc comme une rĂ©ponse Ă  l’anxiĂ©tĂ© face Ă  l’avenir Urien, 2002. – Le consommateur malin15Le consommateur malin Schindler, 1989, 2001 est celui dont les Ă©conomies au quotidien sont des gains » qui pourront ĂȘtre rĂ©investis dans autre chose. A l’inverse de l’économe, cet autre chose n’est pas un investissement lointain mais une dĂ©pense plus proche dans le temps et moins indispensable Mon mari nous emmĂšne, moi et les 3 enfants, manger chez Buffalo Grill Ă  18h30 parce que c’est le Happy Hour et que les plats sont Ă  volontĂ©. Et l’argent qu’il a l’impression d’avoir gagnĂ© en choisissant le Happy Hour plutĂŽt que le tarif normal, c’est pour pouvoir se payer nos prochaines vacances au Club Med Ă  l’Île Maurice ». Le consommateur malin s’inscrit donc quant Ă  lui dans une orientation temporelle prĂ©sente ou dans un futur proche. Ceci le diffĂ©rencie du consommateur Ă©conome qui Ă©conomise pour rĂ©aliser un projet d’investissement lointain. 16Le consommateur malin optimise son budget en profitant de toutes les bonnes affaires, et ceci pour pouvoir, Ă  budget constant, faire davantage de choses avec son argent pour Ă©conomiser, je vais faire mes courses en grande surface le soir pour y dĂ©nicher les produits qui arrivent au dernier jour de date de pĂ©remption, de prĂ©fĂ©rence les plats prĂ©parĂ©s mais aussi les aliments de toute sorte. Comme ça, avec l’argent Ă©conomisĂ©, et bien je me paie des trucs sympas ». Le consommateur malin est radin dans le sens oĂč il lĂ©sine sur un grand nombre de dĂ©penses le frigo est pratiquement vide, mais j’ai 12 paquets de margarine car ils Ă©taient en promo » dĂšs lors qu’il croit pouvoir trouver moins cher ailleurs, mais sa forme de radinerie est socialement acceptĂ©e. En effet, le consommateur malin dĂ©tourne les outils de la sociĂ©tĂ© de consommation Ă  son profit et paraĂźt donc victorieux face Ă  des entreprises de plus en plus critiquĂ©es par l’opinion publique. De plus, il n’hĂ©site pas Ă  partager ses bons plans » au sein de communautĂ©s sur Internet par exemple. Il en rĂ©sulte que le consommateur malin se revendique volontiers radin » et en tire mĂȘme une certaine fiertĂ©. Pour rĂ©sumer, les principales caractĂ©ristiques du consommateur malin sont les suivantes Le consommateur malin est un consommateur bien informĂ© qui traque les bonnes affaires, principalement au niveau des prix. Il peut s’agir de la recherche de bas prix, mais aussi de recherche de bons plans l’amĂšne souvent Ă  refuser d’acheter, dans l’espoir de trouver moins cher ailleurs. Ce comportement a des consĂ©quences sur le temps passĂ© Ă  collecter de l’information et aussi sur la vie quotidienne qui peut se trouver compliquĂ©e par cette obsession du bon plan ». Le consommateur malin est ainsi sujet Ă  la procrastination Darpy, 2002 dans l’attente d’un meilleur plan » et au regret Delacroix et Jourdan, 2005 lorsqu’il constate qu’il est passĂ© Ă  cĂŽtĂ© d’une bonne consommateur malin ressent de la fiertĂ© lorsqu’il dĂ©gote » une bonne affaire et n’hĂ©site pas Ă  partager ses informations avec d’autres personnes, dans la sphĂšre personnelle comme sur que les Ă©conomes et les avares sont en marge de la sociĂ©tĂ© de consommation, le consommateur malin est dans la sociĂ©tĂ© de consommation il n’aime pas dĂ©penser aux mĂȘmes conditions que les autres, mais il aime acheter des choses. Le consommateur malin est capable de se faire plaisir en dĂ©pensant Ă  condition qu’il ait l’impression de faire une bonne affaire alors que l’économe et l’avare ne ressentent pour l’un pas de plaisir Ă  dĂ©penser et pour l’autre des Ă©motions nĂ©gatives Rick et al., 2008.La typologie proposĂ©e ci-dessus s’appuie sur les motivations qui conduisent certains individus Ă  Ă©viter de dĂ©penser leur argent investir, accumuler, optimiser. Si les Ă©conomes et les consommateurs malins valorisent beaucoup la possession d’argent, celui-ci reste une valeur instrumentale, c’est-Ă -dire qu’il est valorisĂ© pour ce qu’il permettra in fine d’acquĂ©rir. Pour les avares, l’argent est une valeur terminale c’est-Ă -dire que c’est sa possession qui importe et qu’il est donc dĂ©connectĂ© de sa valeur d’usage. La typologie montre aussi que ces 3 profils ont une relation spĂ©cifique au temps. Les comportements de dĂ©pense des Ă©conomes traduisent une orientation temporelle future Gjesme, 1983 ; Nuttin et Lens, 1985 alors que les comportements de dĂ©pense des consommateurs malins traduisent un ancrage dans le prĂ©sent ou le futur proche. Enfin, les avares paraissent manifester une forte anxiĂ©tĂ© face Ă  l’avenir Zaleski, 1996 ; Urien, 2002, c’est-Ă -dire une anxiĂ©tĂ© portant sur un futur lointain mais qui peut conduire Ă  surinvestir le passĂ© ou le prĂ©sent. Dans le cas des avares, l’anxiĂ©tĂ© face Ă  l’avenir les conduit Ă  se focaliser sur l’accumulation prĂ©sente d’ – Les comportements des radins face aux principaux leviers marketing17Les comportements Ă  l’égard des leviers du marketing varient selon les trois profils identifiĂ©s ci-dessus. Nous commencerons par comparer leur attitude Ă  l’égard du marketing, puis nous verrons comment les radins que nous avons interrogĂ©s rĂ©agissent par rapport Ă  quelques variables pertinentes du mix – L’attitude Ă  l’égard du marketing18Comme nous l’avons expliquĂ© ci-dessus, les consommateurs malins sont dans la sociĂ©tĂ© de consommation ils aiment finalement acheter des objets ou des expĂ©riences Ă  condition d’avoir l’impression de faire une bonne affaire. MalgrĂ© cela, leur discours est plutĂŽt critique Ă  l’égard du marketing et c’est cette critique qui sert de justification Ă  leur recherche effrĂ©nĂ©e de bons plans Pour ce qui est du cinĂ©, je rĂ©pĂšte que c’est une question de principe, en 10 ans c’est passĂ© de 25 francs Ă  10 euros. Ils s’engraissent, c’est hallucinant » ou je n’envoie pas de SMS parce que je ne veux pas financer SFR ». Les consommateurs malins dĂ©noncent certaines pratiques marketing des entreprises, mais plutĂŽt que de se dĂ©tourner de la sociĂ©tĂ© de consommation comme le font certains mouvements de simplicitĂ© volontaire, les consommateurs malins se servent des marques et dĂ©tournent leurs procĂ©dĂ©s Ă  leur profit Moi, je n’ai aucun scrupule Ă  profiter des grandes sociĂ©tĂ©s qui brassent du pognon. Donc, je suis malin, je m’inscris Ă  des sites pour recevoir des bons de rĂ©duction ! Il m’est arrivĂ© par exemple de recevoir des couches-culottes alors que je n’ai pas d’enfants. Je les donne alors Ă  des amis ». Les Ă©conomes et les avares ont un discours qui est en apparence le mĂȘme que celui des consommateurs malins les entreprises usent de plein de stratagĂšmes pour nous faire acheter plus cher des choses dont nous n’avons pas besoin », mais en rĂ©ponse Ă  cette position critique, les Ă©conomes et les avares prĂ©fĂšrent Ă©viter l’achat ne cĂ©dons pas Ă  la tentation, ne rien acheter du tout coĂ»tera toujours moins cher que d’acheter en promo ou en soldes ! ». Les Ă©conomes ont la particularitĂ© de se servir de l’argument responsable pour justifier leurs comportements d’économie, notamment dans l’utilisation raisonnĂ©e qu’ils font de leurs produits ou services je ne suis pas radin, je suis dĂ©veloppement durable ». – Les comportements Ă  l’égard du prix19Le prix reprĂ©sente le sacrifice qu’une personne doit accepter pour obtenir une utilitĂ©, c’est-Ă -dire les bĂ©nĂ©fices procurĂ©s par le produit ou le service achetĂ© Volckner, 2008. Les radins partagent une apprĂ©ciation exagĂ©rĂ©e de ce sacrifice qui les conduit par consĂ©quent Ă  ne pas acheter ou Ă  acheter dans de meilleures conditions que celles du marchĂ©. Les Ă©conomes sont orientĂ©s vers le futur et vers leurs dĂ©penses futures. Ils intĂšgrent dans leur rĂ©flexion Ă  l’égard des prix le coĂ»t total du produit, c’est-Ă -dire son coĂ»t d’acquisition et son coĂ»t d’usage et d’amortissement. Ceci les conduit Ă  ne pas nĂ©cessairement rechercher le plus bas prix, mais plutĂŽt Ă  chercher le meilleur rapport prix/coĂ»t d’usage/durĂ©e de vie du produit. Prenons un exemple prĂ©cis issu de nos entretiens qualitatifs. Au moment d’installer des radiateurs dans son nouvel appartement, un consommateur Ă©conome choisit la marque la plus chĂšre car il considĂšre, pas seulement le prix d’achat, mais aussi la durĂ©e de vie de ces radiateurs avec une promesse de durabilitĂ© Ă  vie et la consommation en Ă©nergie. Ses calculs l’ont amenĂ© Ă  conclure que la diffĂ©rence de prix par rapport Ă  des radiateurs premiers prix serait amortie en quelques annĂ©es et que compte tenu de la garantie Ă  vie de cette marque, elle Ă©tait prĂ©fĂ©rable aux marques moins chĂšres. 20En tant que collectionneurs, les avares sont sensibles au sacrifice que reprĂ©sente le prix et ne valorisent presque pas la valeur des objets acquis en contrepartie. Ce qui compte et rassure, c’est la quantitĂ© d’argent disponible Ă  l’instant t. Ceci amĂšne les avares Ă  rechercher de façon systĂ©matique les prix les plus bas du marchĂ©. Les avares sont les clients des discounters, des entreprises low costs et des marques premiers prix. 21Les consommateurs malins quant Ă  eux cherchent Ă  optimiser au mieux leur budget. S’ils sont sensibles au sacrifice que reprĂ©sente le prix, ils sont aussi hyper-sensibles Ă  la valeur que leur procure une rĂ©duction de prix et qu’ils codent en gains qui seront rĂ©investis dans un autre achat. Ils ne cherchent pas le prix le plus bas du marchĂ©, mais ils recherchent le plus bas prix dans un ensemble de considĂ©ration donnĂ©, qui peut ĂȘtre liĂ© Ă  une marque oĂč acheter telle marque au prix le plus faible possible ? ou Ă  un univers qui peut mĂȘme ĂȘtre luxueux comment partir en voyage Ă  l’Ile Maurice en dĂ©pensant le moins possible. Les consommateurs malins ont donc une propension Ă©levĂ©e Ă  utiliser les offres de rĂ©duction ODRistes, Ă  acheter en soldes ou encore Ă  bĂ©nĂ©ficier des pratiques de plus en plus rĂ©pandues de yield management. Ils se caractĂ©risent enfin par leur propension Ă  communiquer leurs bons plans prix Ă  leur entourage [13]. – Les comportements Ă  l’égard des marques22Marques et prix sont souvent liĂ©s, puisqu’une marque reprĂ©sente une promesse de qualitĂ© et/ou de prestige qui se traduit par la volontĂ© ou non de payer pour son acquisition une prime de marque. DĂšs lors, il est logique de constater que les avares privilĂ©gient les marques premiers prix low cost ou hard-discount, les Ă©conomes privilĂ©gient les marques qui offrent le meilleur rapport valeur / prix ou la meilleure valeur de revente. Les consommateurs malins achĂštent des marques premium si elles sont dĂ©griffĂ©es ou en – Les comportements Ă  l’égard des promotions23Une recherche sur les consommateurs Ă©conomes aux Etats-Unis a montrĂ© que le sens de l’économie n’était pas corrĂ©lĂ© Ă  la frĂ©quence d’utilisation de promotions et de coupons Lastovicka et al., 1999. Au contraire, les Ă©conomes sont des personnes peu influençables et trĂšs rĂ©flĂ©chies dans leurs achats, ce qui les amĂšne Ă  ne pas se laisser influencer par des offres promotionnelles qui conduisent en gĂ©nĂ©ral Ă  acheter des choses dont on n’a pas besoin. Une nuance peut ĂȘtre apportĂ©e Ă  ce comportement observĂ© aussi chez nos rĂ©pondants pour les achats planifiĂ©s, les promotions offrant des rĂ©ductions ou des quantitĂ©s de produits supplĂ©mentaires peuvent constituer un critĂšre de choix important. Pour les avares aussi, les promotions et les soldes sont des subterfuges pour pousser les gens Ă  la consommation. Ils ont donc Ă©galement tendance Ă  les Ă©viter pour favoriser les premiers prix, ou ne rien dĂ©penser du tout en se convainquant qu’ils n’ont besoin de rien. 24Enfin, les consommateurs malins se comportent de maniĂšre trĂšs diffĂ©rente par rapport aux promotions et aux soldes. Ce sont de vĂ©ritables chasseurs de bonnes affaires, ce qui les amĂšne Ă  passer du temps Ă  traquer les promotions, Ă  utiliser systĂ©matiquement les coupons de rĂ©duction, les offres de remboursement, les happy hours, et autres jeux et concours permettant de gagner de l’argent ou des produits gratuits. Les consommateurs malins se caractĂ©risent aussi par la fiertĂ© qu’ils tirent de cette traque Schindler, 2001 ; Price, Feick et Guskey-Federouch, 1988.5 – Implications et recommandations – Implications thĂ©oriques et managĂ©riales25Cette recherche a permis de confirmer les diffĂ©rentes formes que peut prendre la radinerie et de montrer des diffĂ©rences de comportements entre ces formes, notamment dans un contexte Ă©conomique difficile oĂč les valeurs du dĂ©veloppement durable Ă©vitement du gaspillage, utilisation raisonnĂ©e des ressources sont en plein essor. Nous avons Ă©tudiĂ© 3 profils de radins les Ă©conomes qui utilisent leurs ressources financiĂšres et matĂ©rielles avec parcimonie dans le but de rĂ©aliser un investissement futur ; les avares qui collectionnent l’argent et qui se rassurent Ă  l’idĂ©e de voir celui-ci s’accumuler et enfin les consommateurs malins qui revendiquent leur radinerie et qui profitent des meilleurs plans dans le but de mieux optimiser leur budget. Le tableau 2 rĂ©capitule les principales diffĂ©rences entre les 3 types de 2CaractĂ©ristiques des 3 types de radinsCaractĂ©ristiques des 3 types de radins26La portĂ©e managĂ©riale de ces rĂ©sultats est double. Les rĂ©sultats confirment d’abord qu’il y a plusieurs façons d’ĂȘtre radin, ce qui est en soi un Ă©lĂ©ment important pour le marketing qui repose sur des segmentations des marchĂ©s qui se veulent pertinentes. Les rĂ©sultats montrent aussi qu’un terme a priori pĂ©joratif radin peut se transformer dans certains cas [14] en quelque chose de positif ou en tout cas d’assumĂ© par des individus qui n’hĂ©sitent pas Ă  afficher leur radinerie. Nous pensons que la portĂ©e managĂ©riale de cette conclusion est importante dans le contexte qui est le notre en 2011. Le fait que certaines entreprises n’hĂ©sitent pas Ă  interpeller des consommateurs avec des slogans du type devenez radins » nous paraĂźt rĂ©vĂ©lateur d’un changement profond de mentalitĂ©s. Etre Ă©conome ou rechercher des bons plans comme le font les consommateurs malins paraĂźt acceptable dans une situation Ă©conomiquement incertaine. Par ailleurs, vouloir consommer avec parcimonie rĂ©pond aux valeurs actuelles du dĂ©veloppement durable en tĂ©moigne l’essor de l’auto-production, des mouvements de simplicitĂ© volontaire, etc. qui tendent tous Ă  montrer que la frugalitĂ© est une valeur montante. – Recommandations27Nous proposons quelques recommandations managĂ©riales appliquĂ©es Ă  chacun des profils Ă©conomes Ă©valuent une marque par rapport Ă  son rapport durabilitĂ© / coĂ»t d’usage / prix. Pour obtenir la prĂ©fĂ©rence des Ă©conomes dans un univers concurrentiel donnĂ©, nous recommandons de mettre l’accent sur ces caractĂ©ristiques, notamment au travers de garanties garantie Ă  vie par exemple. Sur les marchĂ©s des biens pĂ©rissables, l’accent peut ĂȘtre mis sur un coĂ»t d’usage plus faible des lessives concentrĂ©es qui nĂ©cessitent moins de produit pour ĂȘtre efficace, une crĂšme hydratante plus efficace pour laquelle une noix de crĂšme suffit, etc. De la mĂȘme façon que les prix au kilo sont affichĂ©s sur les Ă©tiquettes de prix, un affichage sous forme de prix Ă  l’usage par exemple prix / nombre d’applications ou d’utilisations pourrait constituer un levier intĂ©ressant pour cette population. Enfin, les marques de services doivent se prĂ©occuper du goĂ»t pour l’auto-production chez ces individus. Dans la mesure oĂč les Ă©conomes valorisent davantage la satisfaction future liĂ©e Ă  un achat futur que la satisfaction immĂ©diate liĂ©e Ă  un achat prĂ©sent, tout cadrage de l’information rĂ©duisant l’écart entre l’utilitĂ© prĂ©sente et l’utilitĂ© future devrait augmenter la probabilitĂ© du passage Ă  l’acte par exemple, une information qui mettrait l’accent sur l’argent ou parfois mĂȘme le temps qui pourrait ĂȘtre Ă©conomisĂ© en ayant recours Ă  des services marchands plutĂŽt qu’en faisant soi-mĂȘme devrait favoriser l’achat.Les avares ont tendance Ă  collectionner car tout projet de dĂ©pense s’accompagne d’une Ă©motion particuliĂšrement nĂ©gative, Ă©motion liĂ©e Ă  la perte d’argent qui accompagne nĂ©cessairement un achat. Rick et al. 2008 montrent que dans les situations prĂ©sentĂ©es de sorte Ă  rĂ©duire la difficultĂ© Ă©motionnelle Ă  payer, la proportion d’avares se dĂ©clarant prĂȘts Ă  acheter augmente. Un codage sous forme de gain mettre l’accent sur les frais de livraison gratuits par exemple devrait ĂȘtre efficace pour favoriser l’achat des avares [15]. Dans la mĂȘme recherche, il a Ă©tĂ© montrĂ© qu’un contexte utilitaire aller se faire masser pour des raisons mĂ©dicales favorisait aussi les achats des avares par rapport Ă  un contexte hĂ©donique aller se faire masser pour le plaisir. LĂ  encore, mettre l’accent sur des bĂ©nĂ©fices utilitaires serait une bonne façon de convaincre les avares d’ ce qui concerne les consommateurs malins, la difficultĂ© pour une marque est de trouver le bon Ă©quilibre entre inciter ces individus Ă  acheter en leur proposant de bonnes affaires, et Ă©viter qu’ils n’achĂštent plus qu’en promotion et surtout qu’ils ne contaminent la population en informant partout de leurs bons plans ». Notre recommandation porte sur la manipulation du sentiment de responsabilitĂ© face Ă  l’obtention d’une bonne affaire. Le consommateur malin tire sa satisfaction Ă  la fois des consĂ©quences Ă©conomiques de son bon achat, mais aussi de ses consĂ©quences affectives parmi lesquelles la fiertĂ© d’avoir dĂ©gotĂ© une bonne affaire Schindler, 2001. Par consĂ©quent, augmenter le sentiment de responsabilitĂ© du consommateur malin augmente, Ă  valeur de promotion constante, la probabilitĂ© d’achat et de recommandation aux autres Schindler, 2001. Il est donc possible de rĂ©duire le montant de l’économie promise en augmentant le sentiment de responsabilitĂ© perçue et ceci sans risque de limites et voies de recherche28La principale limite de l’article concerne sa mĂ©thodologie. Nous avons eu recours Ă  une mĂ©thodologie purement qualitative et les conclusions auxquelles nous arrivons mĂ©riteraient d’ĂȘtre confirmĂ©es sur une population plus large et plus reprĂ©sentative. Par ailleurs, compte tenu du caractĂšre dĂ©licat du thĂšme de la relation Ă  l’argent, la mĂ©thodologie n’est pas aussi rigoureuse qu’elle aurait pu l’ĂȘtre dans un autre contexte. En effet, nous avons mĂ©langĂ© dans l’analyse des Verbatim issus d’entretiens avec des personnes radines, avec des conjoints de radins ainsi que de nombreux verbatim issus de forums Internet sans contrĂŽle de leurs origines. Il convient d’ajouter que pour les entretiens individuels, nous avons eu recours Ă  un Ă©chantillon boule de neige, ce qui conduit Ă  un manque de reprĂ©sentativitĂ© des profils. Par ailleurs, mĂȘme si nous avons eu le sentiment lors des entretiens que les personnes parlaient de maniĂšre relativement vraie », nous ne pouvons pas exclure des rĂ©ponses de façade liĂ©es au tabou qui entoure la relation Ă  l’argent mais aussi les comportements plus spĂ©cifiques de rĂ©tention d’argent. MalgrĂ© tout, nous avons constatĂ© que deux des trois profils de radins identifiĂ©s l’économe et le malin ne font pas l’objet d’une honte particuliĂšre et sont plutĂŽt bien assumĂ©s car en phase avec les Ă©volutions de la sociĂ©tĂ©. C’est d’ailleurs la question du biais de dĂ©sirabilitĂ© sociale qui nous avait amenĂ©s Ă  prendre la dĂ©cision d’inclure dans l’échantillon des conjoints de radins. S’il est vrai que leurs propos font aussi l’objet d’une importante subjectivitĂ©, nous avons pensĂ© que ces entretiens avec des conjoints de radins permettraient de capter certains des aspects plus nĂ©gatifs et mesquins des comportements de rĂ©tention d’argent. Cela nous a semblĂ© ĂȘtre le cas. 29MalgrĂ© ses faiblesses mĂ©thodologiques, cette recherche exploratoire a permis de mettre en Ă©vidence trois profils de radins dont la validitĂ© devra faire l’objet de futures investigations. Une mĂ©thodologie quantitative devrait permettre de confirmer l’existence de ces 3 profils de radins, de quantifier leur poids respectif et de confirmer les propositions relatives aux comportements des radins face aux leviers du marketing section 4 de cet article. Enfin, l’analyse du rĂ©seau nomologique du concept de radinerie nous paraĂźt ĂȘtre une voie de recherche prometteuse. L’étude des liens entre les profils de radins et la relation au temps Bergadaa, 1990 d’une part, et la procrastination d’autre part, mĂ©rite d’ĂȘtre approfondie. Notes [1] Eva Delacroix, MaĂźtre de ConfĂ©rences, UniversitĂ© Paris Dauphine, ERMES-DRM CNRS-UMR 7088, [2] ValĂ©rie Guillard, MaĂźtre de ConfĂ©rences, UniversitĂ© Paris Dauphine, ERMES-DRM CNRS-UMR 7088, [3] Denis Darpy, Professeur des UniversitĂ©s, UniversitĂ© Paris Dauphine, ERMES-DRM CNRS-UMR 7088 [4] Celui qui passe pour un Ă©conome et rationnel dans un contexte Ă©conomique Ă©troit et faiblement fluctuant au niveau monĂ©taire, sera tenu pour avare dans un contexte de chiffres d’affaires rapides et de bĂ©nĂ©fices et de dĂ©penses faciles », Simmel, [5] D’aprĂšs une Ă©tude Xerfi de 2011 la croissance annuelle des dĂ©penses des mĂ©nages français en 2011 devrait se ralentir. Ce ralentissement est attribuĂ© Ă  une inquiĂ©tude face Ă  l’envolĂ©e du chĂŽmage et Ă  l’inflation, qui se traduit par une Ă©pargne de prĂ©caution et une diminution de la consommation. [6] La Fontaine par exemple, y consacrera 2 fables L’Avare qui a perdu son trĂ©sor et Le loup et le chasseur. Dans Le loup et le chasseur, La Fontaine distingue dĂ©jĂ  deux types d’avarice la convoitise qui est la passion d’accumuler des richesses ; et l’avarice Ă  proprement parler qui est le souci de ne pas dĂ©penser les richesses que l’on possĂšde dĂ©jĂ . Cette analyse est proposĂ©e par Jean de Guardia, dans un dossier consacrĂ© Ă  l’avarice publiĂ© Ă  la suite de l’Avare de MoliĂšre dans l’édition de 2009 de Flammarion [7] La distinction que fait Simmel entre l’avare et le cupide est la mĂȘme que celle de La Fontaine dans sa fable, le loup et le chasseur le cupide jouit de voir ses richesses augmenter alors que l’avare jouit de ne pas les dĂ©penser. [8] Quand pour un individu, l’argent prend un caractĂšre de fin ultime qui dĂ©passe le niveau d’intensitĂ© conforme Ă  la culture Ă©conomique exprimĂ©e dans son milieu, alors surgissent les phĂ©nomĂšnes de cupiditĂ© et d’avarice. Je tiens Ă  souligner explicitement la relativitĂ© de ces notions par rapport aux rapports Ă©conomiques respectifs la mĂȘme quantitĂ© absolue de passion du gain ou d’attachement Ă  l’argent peut ĂȘtre normale dans un contexte oĂč l’argent a un certain sens, et tout Ă  fait hypertrophiĂ©e dans un autre », Simmel 1900. [9] Le terme anglais est frugal que le dictionnaire Le Robert & Collins Senior traduit par Ă©conome. [10] Le terme anglais estTightwad que le dictionnaire Le Robert & Collins Senior traduit par radin. [11] Nous avons dĂ©cidĂ© de ne pas nous pencher ici sur le profil du cupide. D’aprĂšs Simmel, le cupide serait davantage orientĂ© vers les rentrĂ©es d’argent que vers les dĂ©penses. Selon une conception restreinte de la cupiditĂ© comme une soif immodĂ©rĂ©e d’argent la diffĂ©rence avec l’avare est soit trop tĂ©nue car les comportements d’accumulation d’argent sont au final identiques. Selon une conception plus large de la cupiditĂ© une soif immodĂ©rĂ©e de richesses, celle-ci s’apparente davantage au matĂ©rialisme et sort donc du cadre de la restriction des dĂ©penses que nous avons souhaitĂ© conserver ici. Pour ces raisons, nous n’évoquerons plus la cupiditĂ© dans la suite de l’article. [12] À titre d’exemple, nous pouvons citer Les français adoptent la radin attitude » Le Parisien, 30 aoĂ»t 2008 ; Le nouveau radin aime dĂ©penser radin » le figaro, 5 mars 2008 ; Au bonheur du radin » Le Nouvel Observateur, n°2166, semaine du 11 mai 2006 Radins et fiers de l’ĂȘtre » LibĂ©ration, 16 octobre 2007, etc. [13] Ce que Lichtenstein et al. 1993 appellent price mavenism » [14] Il faut toutefois relativiser la portĂ©e de ces recommandations qui ne sauraient s’appliquer Ă  ce jour dans tous les secteurs d’activitĂ©s, ou en tout cas pas avec le terme encore pĂ©joratif de radin ». La radinerie assumĂ©e reste aujourd’hui un axe de positionnement et de communication qui peut ĂȘtre stratĂ©gique pour des enseignes de distribution relativement populaires, cherchant Ă  consolider ou Ă©largir leur clientĂšle en banalisant la recherche de bas prix. NĂ©anmoins, Ă  plus long terme, l’essor des valeurs de frugalitĂ© devrait conduire Ă  valoriser plus largement les comportements d’économie et Ă  les rendre souhaitables dans davantage de secteurs d’activitĂ©s. [15] MĂȘme si cet effet de motivation Ă  acheter devrait jouer Ă  la marge, les avares Ă©tant relativement rĂ©sistants dans leurs comportements d’économie BibliographieAristote Ă©d. 1997, Ethique Ă  Nicomaque, Essai Poche Flammarion, 1995, Collecting in a consumer society, Routledge, ligneBelk et Wallendorf M. 1990, The sacred meanings of money”, Journal of economic psychology, Vol. 11, p. ligneBergadaa M. 1990, The role of time in the action of the consumer », Journal of Consumer Research, p. ligneBernard Y. 2004, La netnographie une nouvelle mĂ©thode d’enquĂȘte qualitative basĂ©e sur les communautĂ©s virtuelles de consommation », DĂ©cisions marketing, Vol. 36, p. ligneCherrier H. 2009, Disposal and simple living exploring the circulation of goods and the development of sacred consumption », Journal of consumer behaviour, Vol. 8, p. ligneDarpy D. 2002, Le report d’achat expliquĂ© par le trait de procrastination et le potentiel de procrastination », Recherche et applications en marketing, No. 17, 2, p. ligneDelacroix E. et Jourdan P. 2005, La tendance Ă  regretter du consommateur validation d’une Ă©chelle de mesure », Recherche et applications en marketing, No. 22, 1, p. 25-44. En ligneEzan P. 2005, Le phĂ©nomĂšne de collection, une lucarne pour apprĂ©hender la dimension affective de la consommation », Management & Avenir, de la J. 1668, Fables, Livre 4, fable 20, GF Flammarion, de la J. 1678, Fables, Livre 8, fable 27, GF Flammarion, S. 1908, CaractĂšre et Ă©rotisme anal, Presses Universitaires de France, ligneGjesme T. 1983, On the concept of future time orientation considerations of some functions and measurements implications », International journal of psychology, No. 18, p. ligneGuillard V. 2011, Pourquoi les consommateurs gardent-ils des objets alors qu’ils n’en ont plus l’utilitĂ© ? », DĂ©cisions marketing, No. 62 Ă  paraĂźtreEn ligneLastovicka Bettencourt Hughner et Kuntze 1999, Lifestyle of the tight and frugal theory and measurement », Journal of consumer research, Vol. 26, p. ligneLea et Webley P. 2006, Money as tool, money as drug the biological psychology of a strong incentive », Behavioral and brain sciences, Vol. 29, p. ligneLichtenstein Ridgway et Netemeyer 1993, Price perceptions and consumer behavior a field study », Journal of marketing research, Vol. 30, p. 234-245 May.Lynch Jr Nemeteyer Spiller et Zammit A. 2010, A generalizable scale of propensity to plan the long and the short of planning for time and for money », Journal of consumer research, Vol. 37, p. ligneMc Kinnon G., Smith et Hunt 1985, Hoarding behavior among consumers conceptualization and marketing implications », Journal of the academy of marketing science, Vol. 13, n°2, p. 1668, L’Avare, GF Flammarion, Ă©d. 2009, J. et Lens W. 1985, Future time perspective and motivation theory and research method, Leuven University Press, P., Djelassi S., Belvaux B. 2009, De l’achat malin au dĂ©tournement de la promotion. Le cas des ODRistes », DĂ©cisions marketing, No. 55, p. Feick et Guskey-Federouch A. 1988, Couponing behaviors of the market maven profile of a super couponer », Advances in consumer research, Vol. 15, p. Cryder et Loewenstein G. 2008, Tightwads and spendthrifts », Journal of consumer research, Vol. 34, p. 1989, The excitement of getting a bargain some hypotheses concerning the origins and effects of smart-shopper feelings », Advances in consumer research, Vol. 16, p. ligneSchindler 1998, Consequences of perceiving oneself as responsible for obtaining a discount evidence for smart-shopper feelings », Journal of consumer psychology, Vol. 7, No. 4, p. G. 1900, Philosophie de l’argent, GF Flammarion, Ă©d. 2009, ligneUrbain C. 2000, L’attitude Ă  l’égard de l’argent une premiĂšre tentative de validation de deux Ă©chelles de mesure amĂ©ricaines dans un contexte culturel français », Recherche et applications en marketing, Vol. 15, No. 3, p. B. 2002, Validation d’une Ă©chelle de mesure d’une nouvelle dimension temporelle en comportement du consommateur l’anxiĂ©tĂ© face Ă  l’avenir », Revue française du marketing, ligneVölckner F. 2008, The dual role of price decomposing consumers’ reactions to price », Journal of the academy of marketing science, Vol. 36, p. 359-377En ligneYamauchi et Templer 1982, The development of a money attitude scale », Journal of personality assessment, Vol. 46, No. 5, p. Z. 1996, Future Anxiety concept, measurement, and preliminary research », Personality and individual differences, Vol. 21, No. 2, p 165-174.

PhilippeCandeloro : Je ne suis pas radin, je suis Ă©conome ! Ce n’est pas la mĂȘme chose. Je fais attention, c’est tout ! Je n’ai pas envie de me retrouver Ă  la rue et d’entraĂźner ma

C'est vrai la relation Ă  l'argent, c'est vraiment une histoire personnelle, tant qu'elle n'interagit pas dans l'affect, lorsqu'on lui attribut plus d'importance que les relations humaines. Y'a Ă©conome et radin, t'as l'air plutĂŽt Ă©conome toi ? PrĂŽnant davantage tes prioritĂ©s Ă  vivre une vie plus modeste, loin de toute cette sociĂ©tĂ© de consommation. C'est un Ă©tat d'esprit. Oui, je suis un peu comme ça aussi. J'aime pas le bling bling, le paraĂźtre, le luxe, me sentir ĂȘtre le produit d'une sociĂ©tĂ© qui me pousse Ă  consommer etc.... je prĂ©fĂšre la simplicitĂ© d'une vie, en faire ce qui me plaĂźt, et m'a foi, je suis pas malheureux comme ça. Mon fric est plutĂŽt investit dans le plaisir de me faire plaisir, restauts, vacances, loisirs, cadeaux, mais aussi faire plaisir Ă  ceux qui me sont proches. C'est dans cette approche Ă  l'argent que j'ai une rĂ©elle satisfaction Ă  le dĂ©penser. NĂ©anmoins, l'argent Ă©tant une nĂ©cessitĂ© pour vivre, je reste Ă©conome et fait attention Ă  mes comptes quand mĂȘme. Pas de superflu, juste ce qui me semble nĂ©cessaire. La relation Ă  l'argent c'est un peu comme l'Ă©ducation qui nous a Ă©tĂ© transmise de nos aĂŻeux, elles sont bien souvent des valeurs dont nous hĂ©ritons dans notre maniĂšre de lui donner de l'importance. Les radins, c'est autre chose, ils aiment le fait d'accumuler de l'argent et rechignent vraiment Ă  le dĂ©penser mĂȘme pour de bonnes causes.
PhilippeCandeloro ne se dit pas radin, mais Ă©conome. Souvent dĂ©crit comme une star avare, le champion est revenu sur le sujet chez nos confrĂšres de L'Equipe. PĂšre de trois enfants, Philippe ....oui ĂȘtre Ă©conome c'est bien mais la radinerie je ne supporte pas !Encore une fois, on vient de me prouver qu'ĂȘtre radin c'est vraiment la pire des choses, je m'explique Pour les fĂȘtes de noĂ«l je devais rĂ©unir chez moi une partie de ma famille ma tante, mon oncle, ma cousine et son mari qui vivent aux Ă©tats unis, ma grand mĂšre et mes enfants, en tout on Ă©tait 16, donc on faisait ça chez moi car soi disant chez ma tante "c'est trop petit" dĂ©jĂ  l'argument choc, ensuite on devait fixer le menu ensemble et faire les courses la semaine prochaine, on avait prĂ©vu coquille st jacques, foie gras, chapon, fromage et bĂ»che. Mais ma tante qui est trĂšs radine ainsi que mon oncle d'ailleur n'arrĂȘtait pas de me bombarder de mail du genre on a dĂ©jĂ  achetĂ© les coquilles st jacques dans une poissonnerie Ă  20 euros le kilos au lieu de 40, c'Ă©tait une affaire, ou j'ai vu du st Ă©milion 48 euros pour 12 bouteilles, moi j'ai rĂ©ussi en faisant attention aux promotions Ă  Ă©conomiser 230 euros sur ma carte intermarchĂ©, bref apparemment je prĂȘtais ma maison mais je n'avais rien Ă  dire pour les courses ! Donc j'ai envoyĂ© un mail Ă  ma tante en lui disant que le chapon je m'en occupais et que chez PICARD il faisait de bons trucs pour l'apĂ©ro. Ma tante a donc dĂ» faire voir ce mail Ă  mon oncle et il m'a Ă©crit en me disant des trucs du genre "du fast food tu m'en feras pas mangĂ©" "tu n'as rien Ă  m'imposer je ne suis plus un gamin" j'en passe et des meilleurs, donc je me suis fĂąchĂ©e et du coup j'ai dit que chacun n'avait qu'Ă  faire noĂ«l dans son coin c'Ă©tait mieux comme ça ! C'est incroyable, tout ça parce qu'ils voulaient bien fĂȘter noĂ«l mais surtout pas dĂ©penser, faut pas exagĂ©rer !MĂȘme pour leur petit fils qui habitent aux Ă©tats unis quand ils le voient ils ne lui achĂštent surtout rien de trop cher, la fois derniĂšre ma tante me dit " tiens j'ai achetĂ© un petit vĂ©lo pour le petit lorsqu'il reviendra", moi je me dis "c'est bien il sera content" et elle de me rĂ©pondre "oui c'Ă©tait une affaire 5 euros sur une brocante et il n'y a que les pĂ©dales Ă  changer", j'ai failli m'Ă©trangler tellement j'Ă©tais outrĂ©e !Que pensez vous des gens pingres, surtout en pĂ©riode de fĂȘtes moi ça m'a servi de leçon pour cette fois ! d0oWgO.
  • gz2tgp0jem.pages.dev/138
  • gz2tgp0jem.pages.dev/26
  • gz2tgp0jem.pages.dev/241
  • gz2tgp0jem.pages.dev/294
  • gz2tgp0jem.pages.dev/181
  • gz2tgp0jem.pages.dev/97
  • gz2tgp0jem.pages.dev/332
  • gz2tgp0jem.pages.dev/82
  • gz2tgp0jem.pages.dev/166
  • je ne suis pas radine mais econome